Il y a quelques semaines, sur son compte Instagram, “I.dont.think.i.feel” parlait de son habitude de “prendre de l’avance”. Elle citait notamment les avantages d’une telle démarche, comme par exemple: ne jamais être dans l’urgence, savourer chaque étape, pouvoir changer d’avis et être stratège, anticiper les imprévus…
D’aussi loin que je m’en souvienne, je n’ai jamais fonctionné de cette façon. Bien au contraire, j’ai toujours fait partie de ces personnes adaptent du “à la dernière minute“.
Réviser pour les examens ? Dernière minute!
Préparer ma valise avant d’aller en vacances ? Dernière minute!
Écrire un article pour mon blog ? Dernière minute!
Bosser sur un dossier au boulot? Dernière minute!
Préparer une présentation? Dernière minute!
Je trouvais ça intéressant de pouvoir mettre en balance ces deux façons de fonctionner, et se pencher sur le fonctionnement “au dernier moment”.
Je ne sais pas vous, mais moi, si il y a bien quelque chose que je ne sais pas faire, que je n’aime pas faire, c’est travailler quand l’échéance de ce que je dois rendre/fournir/préparer est loin. Je n’y trouve aucune motivation, aucun plaisir, je ne parviens tout simplement pas à m’y mettre!
Par contre, quand je vois dans mon agenda que la deadline approche, qu’il ne me reste plus beaucoup de temps avant d’accomplir la tâche, je sens le stress monter en moi (et je parle ici de bon stress), une sorte d’adrénaline qui me dit à l’oreille, “aller, maintenant on y va, on fonce“! Et là, je parviens à m’y mettre et à bosser efficacement sur une courte durée.
Est-ce que ça fait de moi une flemmarde?
Est-ce que ça fait de moi une personne désorganisée?
Non, je ne pense pas. Parce que finalement la somme de travail reste la même, c’est juste mon fonctionnement qui est différent. Ce mode d’organisation “fait partie de ma personnalité“.
Vous aussi vous êtes motivés par l’urgence?
Vous aussi votre seul moyen de faire les choses et de bien les faire, c’est d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête?
Comment peut-on expliquer cela?
Certaines personnes sont littéralement accro au danger. Pensez par exemple à ces passionnés de sport extrême qui repoussent sans cesse les limites du possible. On pourrait assimiler les adaptes du “dernière minute” à cette catégorie de personnes. Le fait d’être proche de la limite procure du plaisir: ici, la limite c’est le temps qui commence à nous manquer. Un peu comme marcher au bord d’un précipice sans tomber. Ce genre de situation génère de l’adrénaline, qui stimule à son tour la sécrétion de dopamine qui produit une sensation de bien-être. Ça entraine donc une grande sensation de satisfaction. Donc, oui, les personnes qui fonctionnent de cette façon, aime ce mode de fonctionnement, ce n’est pas une tare pour elles.
Est-ce que travailler à au dernier moment est synonyme de procrastination?
Certains diront que oui. Mais je ne suis pas de cet avis. J’en avais parlé dans un précédent article, la procrastination est l’art de tout remettre à plus tard, essentiellement parce que les tâches dont il est question nous embêtent, ne nous motivent pas, ne nous passionnent pas…
Or, dans le cas qui nous occupe aujourd’hui, je travaille “à la dernière minute” aussi bien pour les tâches que j’aime moins que pour les sujets qui me passionnent. C’est vraiment un mode de fonctionnement que je n’assimilerai personnellement pas à de la procrastination. Ce sont pour moi deux notions différentes.
Les avantages de fonctionner de cette façon?
- Un sentiment de performance et d’efficacité d’avoir pu fournir quelque chose dans un délai relativement court.
- Une sensation d’euphorie à réaliser une charge de travail important en un laps de temps court, le stress peut devenir un moteur
- Une concentration de la charge de travail
- Une amélioration de sa productivité vu qu’on est obligé de travailler vite et bien
- Une expression de sa créativité, parce que parfois quand on manque de temps, on cherche des solutions qui sortent un peu des sentiers battus.
Les limites possibles à fonctionner de cette façon?
- Une trop grande dose de stress (ici, pas du bon stress) et de l’anxiété à l’idée de ne pas y arriver à temps
- Des troubles du sommeil
- Des difficultés dans le travail d’équipe ou dans le rapport à la hiérarchie
- Des difficulté à organiser et à planifier la charge de travail
Un dernier point essentiel à aborder, j’ai lu qu’en fonctionnant de cette façon, on pourrait penser que finalement, on ne sait jamais vraiment ce que l’on vaut: on ne produit jamais le véritable travail que l’on pourrait être capable d’accomplir si on s’y prenait à l’avance.
Et pourtant… J’ajouterai malgré tout une nuance à cela. Pour ma part, quand je travaille en m’y prenant à l’avance, j’ai tendance à plus vite être distraite, parce que je ne ressens pas l’urgence. Je fais autre chose en même temps, je travaille sans y accorder vraiment d’importance. Alors finalement, je me demande si vraiment la qualité de travail d’un fonctionnement à l’autre peut vraiment être mise en cause?
Et vous, qu’en pensez-vous?
Quel est votre mode de fonctionnement?
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