
Après le post-partum, voici arriver le post-Covid19.
Ce sentiment désagréable d’un retour à la réalité brutal, après une longue période confinée dans son cocon.
Au début, un sentiment d’injustice, une incompréhension, une perte de liberté, “comment on va faire, sans resto, sans sortie, sans amis?“.
Et puis finalement, on finit par s’habituer à cette nouvelle réalité. Une réalité confinée. Un confinement auquel on prend goût. Vivre au ralenti, ne plus être pressé de partir au boulot, de déposer les enfants à la crèche, à l’école, d’aller rechercher les enfants, de penser aux courses, au souper, vite rentrer faire les bains, vite coucher les enfants parce que demain il faudra qu’ils se lèvent tôt, préparer les vêtements du lendemain, les cartables, les lunch box. STOP!
On appuie sur pause. Tout s’arrête. On se concentre sur sa respiration. On inspire, on expire. Tout est plus calme, on ne se presse plus. On travaille à la maison, on travaille même en pyjama parfois. La maison n’est pas rangé, et alors, on aura le temps de le faire demain, ou après-demain. Personne ne viendra à l’improviste de toute façon!
Alors oui, il y a des moments difficiles. Ne plus voir les grands-parents. Être une maman H24. Ne plus avoir de moments pour souffler. De moments seuls. Son espace, sa bulle, son cocon. Au contraire, on apprend à partager, 24h/24h (ou presque) son cocon avec sa famille. Et même si ce n’est pas toujours facile, même si il y a des cris, des pleurs, de la colère, de la fatigue, même après tout ça, c’est tellement riche de ne pouvoir se concentrer QUE sur sa famille.
Et si finalement, depuis tout ce temps, on avait tord?
Et si depuis le début on n’avait rien compris à la vie?
A son sens, à son intérêt, à comment la vivre vraiment?
ZUT! Si on avait faux sur toute la ligne!
Et si on était seulement entrain de comprendre le sens de la vie, à quoi elle sert, et comment la vivre pleinement maintenant?
Je ne veux pas déjà repartir, courir à nouveau après je ne sais quoi. Après le temps? Après l’argent? A quoi bon au final?
Je ne veux pas retrouver un rythme. Un rythme différent du mien, de celui que je commençais à appréhender tout doucement, celui qui commençait à me convenir, celui que me faisait me sentir bien au plus profond de moi.
Je ne veux pas retourner à cette réalité, qui n’est pas la mienne, la réalité d’être réveillée par un réveil qui lance les hostilités de la journée: se préparer, réveiller les enfants, se presser, les presser, monter en voiture, foncer à l’école, à la crèche, au boulot, lire ses mails, assister à des réunions, boire un café, pas parce qu’on en a envie mais parce que ça rythme notre journée, terminer sa journée de boulot, reprendre les enfants à la crèche, à l’école, les écouter rapidement nous faire un topo de leur journée, rentrer, préparer le souper, enchainer avec les bains, échanger rapidement avec son conjoint sur nos journées respectives, vides de sens, autour d’un repas, coucher les enfants, tout ranger, préparer tout pour le lendemain, mettre son réveil et c’est reparti. Avoir la tête qui tourne.
Le confinement aura réussi une chose. Me faire prendre conscience que ce n’est pas de cette vie dont j’aspire!
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