Le confinement nous a tous dans une plus ou moins grande mesure apporté quelque chose. Il nous a parfois permis de voir les choses d’une manière différente, d’adopter une nouvelle routine, de modifier notre regard sur notre vie. Et aussi anodin qu’un changement puisse paraitre, il a parfois un plus grand impact que ce que l’on pensait.
Moi, le confinement m’a permis de lâcher prise. Lâcher prise sur mon corps, lâcher prise sur le regard des autres. Durant ces quelques semaines passées à la maison, j’ai redécouvert la sensation d’être « libre », la sensation agréable de ne pas porter de soutien-gorge.

C’était devenu un geste si anodin, une routine incontournable, une seconde-peau, une armure. Jamais, oh grand jamais, avant cette période je n’aurai pu envisager sortir de chez moi sans soutien-gorge. C’est presque culturel, comme ancré dans notre ADN. Quand ta poitrine commence à « grandir », on t’impose d’en porter un! Sans même te poser de question, les femmes doivent porter un soutien-gorge, c’est comme ça. La société l’impose. C’est mal vu de sortir seins-nus. Et puis si tu n’en mets pas, ma fille, « tes seins vont tomber ».
On en entend des choses…
Et si finalement tout n’était que bullshit ? Si finalement, on avait le droit de se sentir à l’aise, mieux même, sans ce bout de tissu ?
On est quand même toutes d’accord pour dire qu’un soutien-gorge c’est souvent synonyme de baleines qui rentrent dans la peau, bretelles qui tombent, coutures trop serrées, et encore faut-il trouver celui qui ne baillera pas trop ou ne fera pas sortir un bout de tétons au premier mouvement !
Depuis plusieurs années, on a vu naitre le mouvement « No Bra » qui a enfin permis de faire tomber pas mal de barrières, de complexes, de faire évoluer les mentalités et tomber les soutiens-gorges !
Et pourtant… Ce que je trouve le plus dommage, en 2020, c’est que ce sujet soit encore tabou. Qu’on n’ait pas le droit de crier haut et fort que non on ne porte pas de soutien-gorge. Que oui, on le vit bien. Et que non, ce n’est absolument pas vulgaire, ni de la provocation ! Parce que oui, en 2020, nous en sommes encore là mesdames ! Elle est où l’égalité des sexes sur ce sujet ?
Qu’est-ce qu’il s’est passé pour qu’on en soit arrivée à se sentir nue, vulnérable, provocatrice, et j’en passe, quand on ne porte pas de soutien-gorge ? Qu’est-ce qu’il s’est passé pour que l’on en vienne à penser qu’il s’agit là d’une bonne manière, que porter un soutien-gorge s’assimilerait au fait de ne pas mettre ses coudes à table?
Finalement, passer en mode « no bra » c’est se rendre compte à quel point les mentalités ont du mal à évoluer et le long chemin qu’il nous reste encore à parcourir… Mais comme il y a un début à tout, mesdames, sentez-vous libre de porter ou de ne pas porter de soutien-gorge!
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